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La Poésie : une invitation au voyage

Séance 1 : Quand la poésie donne des ailes

Objectifs : - étudier une forme fixe : le rondeau

- découvrir le pouvoir d'évasion de la poésie

 

Quand je me mettrai à voler,

Me sentant porté sur des ailes,

Mon bien-être sera si grand

Que je crains de prendre l'essor

 

Malgré de beaux cris et des leurres,

Mon cap sera le vent plaisant,

Quand je me mettrai à voler,

Me sentant porté sur des ailes.

 

Il m'a fallu garder la cage

Longtemps ; j'en aurai terminé,

À la vue du temps doux et clair ;

On devra me le pardonner,

Quand je me mettrai à voler.

 

Charles d'Orléans, En la forêt de longue attente et autres poèmes, Rondeau 72, traduit de l'Ancen français par Gérard Gros, coll. « Poésie », Gallimaard, 2001.

 

Dans ce poème, Charles d'Orléans fait référence à ses années d'emprisonnement en se comparant à un oiseau en cage . Il insiste sur la longueur de cet emprisonnement grâce au procédé du rejet qui consiste à placer au début du vers suivant un mot qui est rattaché au vers précédent, afin de le mettre en valeur.

 

On appelle RONDEAU les poèmes qui reprennent le premier vers à la fin du poème. Il tire son nom d'une ancienne danse, la ronde, qui comme elle forme un cercle avec la reprise.

 

La poète veut mettre ce vers en valeur, il revient en boucle. Il veut ainsi insister sur son désir d'être libre comme un oiseau.Le poète exprime son désir de liberté, désir qui n'est pas encore réalisé comme l'indiquent les verbes au futur.

Séance 2 : Réviser le futur de l'indicatif

Objectif : réviser la conjugaison du futur de l'indicatif

 

« Quand je mettrai » : le verbe « mettre » est au futur de l'indicatif

 

Quelles sont les terminaisons du futur de l'indicatif ?

 

→ Les terminaisons du futur de l'indicatif sont :

- ai

- as

- a

- ons

- ez

- ont

 

→ La plupart des verbes du 1er et du 2ème groupe forment leur radical à partir de l'infinitif :

Ex : parler → Je parlerai

 

→ Le futur des verbes du 3ème groupe se forme de façon irrégulière.

 

Ex : mettre : je mettrai

 

→ Les verbes qui se terminent par -re font tomber le « e » final.

 

Ex : rire → rir + terminaison = je rirai

mettre → mettr + terminaison = tu mettras

Séance 3 : "Sensation" d'Arthur Rimbaud

 

Objectifs : - comprendre l'aspiration d'un poète à la liberté

- étudier l'expression des sentiments et des sensations

 

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté1 par les blés, fouler l'herbe menue2 :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner3 ma tête nue.

 

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.

Arthur Rimbaud, « Cahier de Douai », Poésies, 1870.

 

1Picoté : piqué légèrement et de façon répétée.

 

2Herbe menue : herbe fine et courte.

 

3Baigner : entourer, envelopper

 

I. Le désir de voyager :

Le poète rêve de partir, d'être libre au milieu de la nature. Il n'a pas de but précis : nous savons simplement qu'il veut parti : «  j'irai ». On reconnaît l'emploi du futur comme dans le poème de Charles d'Orléans qui sert à exprimer un désir. Au vers 8, on peut reconnaître une comparaison «  comme un bohémien ». Rimbaud aime changer d'endroit, voyager sans but précis comme le font les gitans qui sont nomades. Il aspire à la vie de bohême.

 

II. Le plaisir de sentir la Nature :

Dans le dernier vers, nous pouvons observer que le mot «  Nature » est écrit avec une majuscule. Il compare la Nature à une femme, il s'agit d'une personnification. Le poète évoque les sensations physiques que lui procurent la nature :

- «  Picoté par les blés »

- « fouler l'herbe menue »

- « je laisserai le vent baigner ma tête nue » : le vent enveloppe agréablement la tête du poète.

Les sensations sont évoquées comme des sensations agréables.

Séance 4 : "Parfum exotique" de Charles Baudelaire

Objectifs :

- découvrir comment les sensations transportent le poète vers un monde rêvé

- découvrir le voyage imaginaire d'un poète

 

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

 

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers1 et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

 

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

 

Pendant que le parfum des verts tamariniers2,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers3.

 

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

 

1Singuliers : surprenants

 

2Tamariniers : grands arbres qui poussent dans les régions tropicales et produisent des grappes de fleurs.

 

3Mariniers : marins

 

I. Le parfum, source d'un voyage imaginaire

Il s'agit du parfum de la femme aimée par le poète : «  de ton sein chaleureux ». Quand le poète sent ce parfum, il voit des images de l'île lointaine dont la femme est originaire. «  Je vois » est répété deux fois ( vers 3 et 10). Le poète fait un voyage imaginaire qui le mène vers des rivages lointains, dans une île puis dans un port.

 

II. Un voyage idéal

Le poète éprouve du plaisir à faire ce voyage imaginaire. Il décrit ses sensations:

- sensation olfactive : « odeur », « parfum »

- sensastion visuelle : « voix », « éblouissant »

- sensation gustative : « fruits savoureux »

- sensation tactile : « m'enfle la narine »

- sensation auditive : « chants des mariniers »

 

L'île apparaît comme un lieu paradisiaque car le climat est agréable ( «  charmants climats » vers 9), la végétation est riche et surprenante («  arbres singuliers », « tamariniers », les habitants sont en bonne santé («  mince et vigoureux » vers 7), ils ne cachent pas leur sentiment ( « franchise » vers 8), ils ne sont pas obligés de travailler (« île paresseuse » vers 5) et connaissent le bonheur ( « rivages heureux » vers 3.

 

III. La forme du poème

 

Le poème est composé de quatre strophes : deux quatrains et deux tercets. Les vers sont des alexandrins. Il s'agit d'un SONNET. Les rimes sont embrassées, suivies puis croisées.

 

Séance 5 : " Heureux qui comme Ulysse" de Joachim Du Bellay
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